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OTHON L’ARCHER

l’emporter. En ce moment, la branche de résine était arrivée à sa fin ; Othon la jeta loin de lui et chercha à regagner la porte ; mais l’obscurité était si profonde, qu’il n’en put venir à bout, et qu’il s’en alla pendant plus d’une demi-heure se heurtant de pilier en pilier, le front couvert de sueur et les cheveux hérissés au souvenir des choses infernales qu’il avait vues. Enfin, il trouva la porte tant cherchée.

Au moment où il mettait le pied dans le cloître, il entendit son nom et celui d’Hermann répétés par plusieurs voix ; puis, au même instant, des torches étincelèrent aux fenêtres du château, enfin quelques-unes apparurent au bas de l’escalier et se répandirent sous les arcades du cloître ; Othon répondit alors par un seul cri, dans lequel s’éteignit le reste de ses forces, et tomba épuisé près d’Hermann évanoui.

Les archers portèrent les deux jeunes gens dans la salle des gardes, où bientôt ils rouvrirent les yeux. Hermann et Othon racontèrent alors chacun à son tour ce qui leur était arrivé ; quant au vieil archer, entendant ce coup de tonnerre qui venait sans orage, il avait réveillé à l’instant tous les dormeurs, et s’était mis à la recherche des aventureux jeunes gens, qu’il avait retrouvés, comme nous l’avons vu, dans un état peu différent l’un de l’autre.

Nul ne se rendormit, et, aux premiers rayons du jour, la troupe sortit silencieusement des ruines du château