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LES FRÈRES CORSES

La conférence, selon toute probabilité, était finie ; car tous deux revinrent vers moi.

— Mon cher hôte, me dit le jeune homme, voici Orlandi qui désire vous serrer la main pour vous remercier.

— Et de quoi ? lui demandai-je.

— Mais de vouloir bien être un de ses parrains. Je me suis engagé pour vous.

— Si vous vous êtes engagé pour moi, vous comprenez que j’accepte sans même savoir de quoi il est question.

Je tendis la main au bandit, qui me fit l’honneur de la toucher du bout des doigts.

— De cette façon, continua Lucien, vous pourrez dire à mon frère que tout est arrangé selon ses désirs, et même que vous avez signé au contrat.

— Il y a donc un mariage ?

— Non, pas encore ; mais peut-être cela viendra-t-il.

Un sourire dédaigneux passa sur les lèvres du bandit.

— La paix, dit-il, puisque vous la voulez absolument, monsieur Lucien, mais pas d’alliance : ceci n’est point porté au traité.

— Non, dit Lucien, c’est seulement écrit, selon toute probabilité, dans l’avenir. Mais parlons d’autre chose. N’avez-vous rien entendu pendant que je causais avec Orlandi ?