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— Ventre de biche ! dit Robert Briquet qui les avait suivis des yeux, voilà tout un arrivage de Gascons, ou le diable m’emporte !


III

LA REVUE.


Cet examen que devaient passer les six privilégiés que nous avons vus sortir des rangs du populaire pour se rapprocher de la porte, n’était ni bien long, ni bien compliqué.

Il s’agissait de tirer une moitié de carte de sa poche et de la présenter à l’officier, lequel la comparait à une autre moitié, et si, en la rapprochant, ces deux moitiés s’emboîtaient et faisaient un tout, les droits du porteur de la carte étaient établis.

Le Gascon à tête nue s’était approché le premier. Ce fut en conséquence par lui que la revue commença.

— Votre nom ? demanda l’officier.

— Mon nom, monsieur l’officier ? il est écrit sur cette carte, sur laquelle vous verrez encore autre chose.

— N’importe ! votre nom ? répéta l’officier avec impatience ; ne savez-vous pas votre nom ?

— Si fait, je le sais, cap de Bious ! et je l’aurais oublié que vous pourriez me le dire, puisque nous sommes compatriotes et même cousins.

— Votre nom ? mille diables ! Croyez-vous que j’aie du temps à perdre en reconnaissances ?

— C’est bon. Je me nomme Perducas de Pincornay.

— Perducas de Pincornay ? reprit M. de Loignac, à qui