— Vous allez me prêter votre lanterne, s’il vous plaît, et je continuerai ma lecture, répliqua Chicot, avec le même agrément.
L’hôte ne dit rien ; il tendit seulement sa lanterne à Chicot et se retira.
Chicot redressa son armoire contre la porte, et se rengaina dans son lit.
La nuit fut calme ; le vent s’était éteint, comme si l’épée de Chicot avait pénétré dans l’outre qui l’entretenait.
Au point du jour, l’ambassadeur demanda son cheval, paya sa dépense et partit en disant :
— Nous verrons ce soir.
IV
COMMENT CHICOT CONTINUA SON VOYAGE ET CE QUI LUI ARRIVA.
Chicot passa toute sa matinée à s’applaudir d’avoir eu le sang-froid et la patience que nous avons dit pendant cette nuit d’épreuves.
— Mais, pensa-t-il, on ne prend pas deux fois un vieux loup au même piège ; il est donc à peu près certain qu’on va inventer aujourd’hui une diablerie nouvelle à mon endroit : tenons-nous donc sur nos gardes.
Le résultat de ce raisonnement, plein de prudence, fut