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— Je fais mon devoir aujourd’hui, Dieu pourvoira au futur.

— Qu’il soit donc fait ainsi que vous le désirez. D’ailleurs, je répugne à tuer cet homme sans défense, quoique cet homme soit mon plus cruel ennemi. Ainsi donc, adieu, Monsieur !

Et Chicot serra la main d’Ernauton.

— Il a peut-être raison, se dit-il en s’éloignant pour reprendre son cheval.

Puis, revenant sur ses pas :

— Au fait, dit-il, vous avez là sept bons chevaux : je crois en avoir gagné quatre pour ma part ; aidez-moi donc à en choisir… Vous y connaissez-vous ?

— Prenez le mien, répondit Ernauton, je sais ce qu’il peut faire.

— Oh ! c’est trop de générosité, gardez-le pour vous.

— Non, je n’ai pas autant besoin que vous de marcher vite.

Chicot ne se fit pas prier ; il enfourcha le cheval d’Ernauton et disparut.


VI

ERNAUTON DE CARMAINGES.


Ernauton resta sur le champ de bataille, assez embarrassé de ce qu’il allait faire des deux ennemis qui allaient rouvrir les yeux entre ses bras.