Page:Dumas - Les Quarante-Cinq, 1888, tome 2.djvu/60

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le vouliez ou non, je regarde ce lien comme une chaîne d’amitié, et vous le prouverai en temps et lieu.

Et il lui tendit une main dont le jeune homme avait déjà remarqué la blancheur.

— Soit, dit en souriant Carmainges ; me voilà donc avec deux amis de plus ?

— Ne raillez pas, Monsieur, dit le soldat, on n’en a jamais de trop.

— C’est vrai, camarade, répondit Ernauton.

Et il partit.


VII

LA COUR AUX CHEVAUX.


Ernauton partit à l’instant même, et comme il avait pris le cheval du duc en remplacement du sien, qu’il avait donné à Robert Briquet, il marcha rapidement, de sorte que vers la moitié du troisième jour il arriva à Paris.

À trois heures de l’après-midi il entrait au Louvre, au logis des quarante-cinq.

Aucun événement d’importance, d’ailleurs, n’avait signalé son retour.

Les Gascons, en le voyant, poussèrent des cris de surprise.

M. de Loignac, à ces cris, entra, et, en apercevant Ernauton, prit sa figure la plus refrognée, ce qui n’empêcha point Ernauton de marcher droit à lui.

M. de Loignac fit signe au jeune homme de passer dans