— Et moi aussi, dit Chicot ; mais chut !
— Causons un peu de tout cela, voulez-vous ?
— Sur mon âme ! j’en brûle.
— Aimez-vous le bon vin ?
— Oui, quand il est bon.
— Eh bien, je connais un petit cabaret sans rival, selon moi, dans Paris.
— Et j’en connais un aussi, dit Chicot ; comment s’appelle le vôtre ?
— La Corne d’Abondance.
— Ah ! ah ! fit Chicot en tressaillant.
— Eh bien ! que se passe-t-il donc ?
— Rien.
— Avez-vous quelque chose contre ce cabaret ?
— Non pas, au contraire.
— Vous le connaissez ?
— Pas le moins du monde, et je m’en étonne.
— Vous plaît-il que nous y marchions, compère ?
— Comment donc ! tout de suite.
— Allons donc.
— Où est-ce ?
— Du côté de la porte Bourdelle. L’hôte est un vieux dégustateur, et qui sait parfaitement apprécier la différence qu’il y a entre le palais d’un homme comme vous et le gosier d’un passant altéré.
— C’est-à-dire que nous y pourrons causer à l’aise ?
— Dans la cave, si nous voulons.
— Et sans être dérangés ?
— Nous fermerons les portes.
— Allons, dit Chicot, je vois que vous êtes homme de ressources, et aussi bien vu dans les cabarets que dans les couvents.
— Croiriez-vous que j’ai des intelligences avec l’hôte ?
— Cela m’en a tout l’air.
— Ma foi, non, et cette fois vous êtes dans l’erreur : maître