Page:Dumas - Les Quarante-Cinq, 1888, tome 3.djvu/41

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— Mais nous pouvons continuer, n’est-ce pas, nous qui allons à Malines ?

— Je le crois, à moins que vous ne préfériez faire comme tout le monde, c’est-à-dire vous acheminer sur Bruxelles.

Remy regarda sa compagne.

— Non, non, nous repartirons sur-le-champ pour Malines, s’écria la dame en se levant ; ouvrez l’écurie, s’il vous plaît, ma bonne.

Remy se leva comme sa compagne en murmurant à demi voix :

— Danger pour danger, je préfère celui que je connais : d’ailleurs le jeune homme a de l’avance sur nous… et si par hasard il nous attendait, eh bien ! nous verrions !

Et comme les chevaux n’avaient pas même été désellés, il tint l’étrier à sa compagne, se mit lui-même en selle, et le jour levant les trouva sur les bords de la Dyle.


IV

EXPLICATION


Le danger que bravait Remy était un danger réel, car le voyageur de la nuit, après avoir dépassé le bourg et couru un quart de lieue en avant, ne voyant plus personne sur la route, s’aperçut bien que ceux qu’il suivait s’étaient arrêtés dans le village.