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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 1.djvu/310

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

Le 31, ils entrent à Genève.

C’est sur cette nouvelle que se clôt l’année 1813.

L’année 1814 voit continuer les revers et commencer les défections.

Le 3 janvier, les alliés prennent Colmar.

Le 6, ils investissent Besançon, et Murat, qui a regagné Naples, signe un armistice avec l’Angleterre.

Le 7, les alliés entrent à Dôle.

Le 8, Murat fait un traité d’alliance avec l’Autriche.

Le 10, les alliés investissent Landau, et prennent Forbach.

Le 12, Murat signe un traité d’alliance avec l’Angleterre.

Le 16, les alliés prennent Langres.

Le 17, Murat déclare la guerre à la France.

Le 21, les alliés prennent Châlons-sur-Saône.

Le 22, Murat entre à Rome.

Enfin, le 24, l’empereur quitte Paris pour se rendre à l’armée, et, le 27, en reprenant l’offensive, il commence la merveilleuse campagne de 1814, qui durera soixante-sept jours et dans laquelle, pour venir abdiquer à Fontainebleau, il dépensera plus de génie qu’il ne lui en a fallu pour prendre Milan, le Caire, Berlin, Vienne et Moscou.

Seulement, l’heure est venue. Le titan a beau entasser Pélion sur Ossa, Champaubert sur Montmirail, son heure est venue, il tombera foudroyé…

Où le bruit du canon se fit-il entendre à mon oreille pour la première fois ? Dans la cour d’une ferme située à un quart de lieue de Villers-Cotterets, chez M. Picot de Noue.

Les malheurs vont par troupe, dit un proverbe russe ; une troupe de malheurs avait passé et s’était abattue sur la tête de cet excellent homme.

D’abord, la ferme de Noue était une des plus belles fermes de Villers-Cotterets, et M. Picot un des plus riches fermiers des environs.

En 1812, je crois, on rentra dans ses granges la récolte mouillée. Une nuit, la paille s’enflamma, et nous fûmes réveillés à la fois par le tocsin et par le cri « Au feu ! »

On sait tout ce qu’a de funèbre ce cri, poussé au milieu de