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Page:Dumas - Mes mémoires, tome 10.djvu/296

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MÉMOIRES D’ALEX. DUMAS

Il en résulta qu’une nouvelle provocation lui fut adressée.

Le Corsaire en donna connaissance à ses lecteurs dans les termes suivants :

« On s’est présenté dans nos bureaux pour nous demander raison d’un article récemment publié sur la duchessede Berry. Nous avons répondu que, ne reconnaissant à aucun individu le droit de nous demander raison au nom de la duchesse de Berry, nous refusions toute satisfaction pour ces faits. Nous avons ajouté que nous acceptions, même à cet égard, la mauvaise humeur du parti légitimiste.

» Le mot calomnieux, appliqué aux bruits répandus sur la duchesse de Berry, ne s’adresse pas à nous : il remonte aux sources élevées d’où ces bruits sont partis ; leur origine est aujourd’hui de notoriété publique.

» Le rédacteur de l’article a déclaré formellement qu’il tenait pour vrai ce qu’il avait écrit. Le temps seul pourra détruire ou confirmer son’opinion.

» Quant à l’attitude politique du parti carliste, que nous avons représenté comme songeant bien plus à conspirer qu’à combattre, nous rappellerons les paroles mêmes de la prisonnière de Blaye. À la vue des listes de dévouement, elle s’est écriée :

» — Ils m’offrent leurs noms, et ils ne m’ont pas offert leurs bras !

» Cette exclamation, rapportée il y a plus d’un mois dans le journal le plus répandu, n’a pas été démentie.

» Ce n’est pas la première, mais la seconde fois que le Corsaire se trouve, exposé à semblables visites, et l’un de ses rédacteurs, M. Briffault, a même eu le malheur d’être blessé par un soi-disant légitimiste, à qui il avait bien voulu reconnaître le droit de prendre fait et cause pour la prisonnière de Blaye.

» Il est assez singulier que la susceptibilité du parti carliste, en ce qui touche les princes de la famille déchue, ne se montre que depuis ce qu’on appelle la défaite essuyée en juin par le parti patriote. Il est vrai que la royauté se vauto d’a¬