— Montez.
— Capitaine ?
— Plus haut.
— Major ?
— Allez toujours.
— Chef de bataillon ?
— Enfin, ce n’est pas sans peine !…
L’empereur s’incline.
— Et maintenant, dit l’homme à la pipe, persuadé qu’il s’adresse à un inférieur, qui êtes-vous, vous-même, s’il vous plaît ?
— Devinez, répond à son tour l’empereur.
— Lieutenant ?
— Montez.
— Capitaine ?
— Plus haut.
— Major ?
— Allez toujours.
— Chef de bataillon ?
— Encore.
L’interrogateur tire sa pipe de sa bouche.
— Colonel ?
— Vous n’y êtes pas.
L’interrogateur se redresse et prend une attitude respectueuse.
— Votre Excellence est donc lieutenant général ?
— Vous approchez.
— Mais, en ce cas, Votre Altesse est donc feld-maréchal ?
— Encore un effort, monsieur le chef de bataillon.
— Sa Majesté impériale ! s’écrie alors l’interrogateur stupéfait en laissant tomber sa pipe, qui se brise en morceaux.
— Elle-même, répond Alexandre souriant.
— Ah ! sire, s’écrie l’officier, les mains jointes, pardonnez-moi !…
— Eh ! que diable voulez-vous que je vous pardonne ? dit Alexandre. Je vous ai demandé mon chemin, vous me l’avez indiqué. Merci.