était loin de croire lui être faite par M. Dupuytren seulement ; mais, comme de coutume, il fut reçu par Amédée Talma.
Le 18 octobre, M. Charles Jeannin fut obligé de quitter son oncle pour retourner à Bruxelles, où son engagement l’appelait le 20.
Le lendemain 19 octobre, à six heures du matin, retrouvant Amédée Talma au chevet de son lit :
— Eh bien, mon ami, dit-il, tu ne pars donc pas ?
— Il n’y avait qu’une place à la diligence, mon oncle, et j’ai dû la céder à Charles, qui était appelé impérieusement à Bruxelles.
— Et quand partiras-tu ?
— Demain matin.
— À quelle, heure ?
— À six heures… si je trouve de la place.
Talma remua doucement la tête.
— Tu me trompes, dit-il ; vous n’avez pas pu me sauver, et tu veux rester avec moi jusqu’à la fin… Si j’eusse été un paysan de Brunoy, on m’eût guéri ; mais on a tâtonné… Au reste, ma mort servira à faire connaître ce qu’il faudra faire pour un autre. Voilà donc la médecine ! — Il faudra aller chercher MM. Nicod et Jacquet.
C’étaient ses notaires.
On appela le jardinier pour qu’il fît cette commission.
Talma le reconnut.
— Ah ! c’est toi, Louette, dit-il.
Puis, se retournant vers son neveu :
— Je n’ai point compté avec lui depuis deux mois, dit-il ; tu diras cela à madame, c’est essentiel… Mais, à propos, où est Caroline ?
— Elle dort.
— C’est-à-dire qu’elle pleure.
Madame Talma avait entendu ; elle s’approcha du lit.
— Quelle heure est-il ? continua Talma sans la voir.
— Six heures, mon oncle.
— Il est toujours six heures, avec toi.
Il essaya de faire sonner sa montre.