le Conservatoire. S’il y a un art capricieux, c’est la peinture : chaque peintre voit d’une couleur qui n’est pas celle de son voisin, l’un vert, l’autre jaune, l’autre bleu, l’autre rouge : l’un a une tendance vers l’école flamande, l’autre vers l’école espagnole, l’autre vers l’école allemande. Vous croiriez qu’on enverra chaque prix selon son aptitude, étudier Rubens à Anvers, Murillo à Madrid, Cornélius à Munich ? Point ! Ils iront tous à Rome étudier Raphaël ou Michel-Ange !
Aussi pas un peintre, pas un statuaire original de notre époque n’est élève de Rome : ni Delacroix, ni Rousseau, ni Diaz, ni Dupré, ni Cabat, ni Boulanger, ni Muller, ni Isabey, ni Brascassat, ni Giraud, ni Barrye, ni Clésinger, ni Gavarni, ni Rosa Bonheur, ni… Je serais, ma foi ! tenté de dire : ni personne !
Mais, comme l’institution est absurde, elle persistera. Avec moitié moins d’argent dépensé, on ferait le double d’acteurs, de peintres et de statuaires ; seulement, on les ferait bons au lieu de les faire mauvais.
Nous voilà bien loin de Trouville ! Que voulez-vous ! la fantaisie a les ailes d’Icare, les chevaux d’Hippolyte : elle va tant qu’elle ne s’approche pas trop près du soleil, tant qu’elle ne se brise pas aux rochers.
Revenons à Charles VII, cause première de toute cette disgression.
Quoi qu’il en soit, en rentrant chez la mère Oseraie, le 7 juillet, à neuf heures du soir, j’écrivis les premiers vers de cette scène.
Le lendemain matin, les cent premiers vers du drame étaient faits, et, dans ces cent premiers vers, étaient compris les trente-six ou trente-huit qui racontent la chasse au lion de Yaqoub.
Ils doivent prendre rang parmi les rares bons vers que j’ai écrits.
Notre vie commença, dès lors, à prendre l’uniformité et la monotonie de la vie des eaux.
J’avais cru devoir me présenter chez le maire, brave et excellent homme nommé M. Guétier, lequel joua, je crois, un