trouver de bonnes raisons pour la faire avaler aux contribuables, qui s’avise de dire en pleine Chambre :
— Si le luxe est banni du palais du roi, il le sera bientôt des maisons de ses sujets.
À ces mots, l’explosion fut prompte et immense ; on eût dit qu’ils avaient mis le feu à la poudrière de Grenelle.
Les hommes qui font les rois ne sont pas les sujets des rois qu’ils font ! s’écrie M. Marchal. Il n’y a plus de sujets en France.
— Il y a un roi, cependant, glisse M. Dupin, qui touche un traitement direct de ce roi.
— Il n’y a plus de sujets, répète M. Leclerc-Lasalle. À l’ordre, le ministre à l’ordre !
— Je ne comprends pas la valeur de l’interruption, répond M. de Montalivet.
— C’est une insulte à la Chambre, s’écrie M. Laboissière.
— À l’ordre ! à l’ordre ! à l’ordre !
Le président agite sa sonnette.
— À l’ordre !! à l’ordre !! à l’ordre !!
Le président se couvre.
— À l’ordre !!! à l’ordre !!! à l’ordre !!!
Le président lève la séance.
Les députés sortent en criant : « À l’ordre ! à l’ordre ! à l’ordre ! »
Tout cela était plus grave qu’on ne l’eût cru au premier abord : c’était une rude atteinte à la renommée bourgeoise qui avait fait Louis-Philippe roi de France.
Le même jour, sous la présidence d’Odilon Barrot, cent soixante-sept membres de la chambre signèrent une protestation contre le mot sujet.
Quant à la liste civile, elle fut réduite à quatorze millions.
Un douaire fut attribué à la reine en cas de décès du roi ; une dotation annuellé d’un million fut accordée à M. le duc d’Orléans.
C’était un triomphe, mais un triomphe humiliant ; les débats de la Chambre sur le mot sujet, les lettres de M. de Cor… — Peste qu’allions-nous faire ? nous allions confondre Timon