tains endroits, éblouissante de couleur et de vérité ; c’est la réfraction du soleil napolitain sur les rochers du Pausilippe.
La révolution parthénopéenne y est décrite dans toutes ses horreurs, avec la sanglante et impudente nudité des peuples du Midi.
M. de Latouche avait, en outre, retrouvé, colligé, publié les poésies d’André Chénier. Il faisait facilement croire que ces poésies étaient, sinon de lui, du moins, en grande partie, de lui…
Que M. Henri de Latouche ait forgé un hémistiche là où un hémistiche manquait, soudé une rime là où la plume avait oublié de l’agrafer, soit ! mais que les vers d’André Chénier soient de M. de Latouche, non !
Nous avons peu connu M. de Latouche ; toutefois, nous ne croyons pas qu’il y eût en lui une si grande abnégation de gloire, qu’il ait donné à André Chénier, vingt-cinq ans après la mort du jeune poëte, cette renommée européenne de laquelle il pouvait lui-même s’enrichir.
Au reste, M. de Latouche faisait de très beaux vers ; Frédéric Soulié, qui avait, à cette époque, des relations avec lui, m’en disait parfois d’une facture merveilleuse et d’une originalité suprême.
Bref, M. de Latouche, misanthrope solitaire, critique acerbe, ami quinteux, venait de faire, sur le sujet le plus graveleux de France et d’Espagne, une comédie en cinq actes en prose, qui, ne se contentant plus de secouer les grelots de Comus, comme disaient les membres du Caveau, sonnait à toute volée les cloches du théâtre de la rue de Richelieu.
Cette comédie avait pour thème l’impuissance du roi Charles II, et pour intrigue l’intérêt de l’Autriche à ce que l’époux de Marie-Louise d’Orléans eût un enfant, et l’intérêt de la France à ce qu’elle n’en eût pas.
C’était léger, comme on voit.
Il faut dire que M. de Latouche, dans sa riche imagination, avait trouvé moyen de renchérir sur les chances de danger qui menacent les auteurs ordinaires. D’habitude, quand un acte est fini, il en est de l’auteur comme du patient que l’on