met à la torture : il se repose en attendant une torture nouvelle.
Ah bien, oui ! M. de Latouche n’avait point voulu de ce moment de repos : il avait substitué des intermèdes aux entr’actes.
Nous reproduisons textuellement l’intermède du deuxième au troisième acte. — Inutile de dire quelle est la situation : le lecteur devinera facilement, que, grâce aux soins du médecin du roi, l’Autriche est en voie de triompher de la France.
« Les personnages sortent, et, après quelques instants d’intervalle, la rampe se baisse.
» Effet de nuit.
» Le chambellan, précédé de flambeaux, se présente à la porte de l’appartement de la reine, et y frappe du pommeau de son épée ; la camarera mayor vient sur le seuil de cette porte. Ils se parlent à l’oreille ; le chambellan s’éloigne ; puis les femmes de la reine, sur un signe de la camarera, arrivent successivement, et se rangent cérémonieusement autour de leur chef.
» Une jeune camériste soutient la portière en velours de la chambre à coucher de la reine.
» Le cortège du roi s’avance ; deux pages soutenant sur de riches coussins, l’un l’épée, l’autre, la culotte du roi, précèdent Sa Majesté. Sa Majesté est en robe de chambre d’étoffe de soie et or à ramages, doublée d’hermine ; deux couronnes sont brodées sur les revers. Charles II porte en bandoulière le cordon bleu de France, pour faire honneur à la nièce de Louis XIV.
» En passant devant la haie des courtisans, il fait à plusieurs des signes d’intelligence, de contentement et de triomphe ; ceux-ci témoignent leur joie. Charles II s’arrête un moment : il s’agit de faire, selon l’étiquette, passer le bougeoir que porte un des officiers aux mains d’une des dames de la