Page:Dumas - Une Année à Florence.djvu/102

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Patria di Colombo,
Scropitor del nuovo mondo.

Puis, à tout hasard, et comme ne pouvant pas faire de mal, il ajouta ce vers latin de Gagluiffi :

Unus erat mundus : duo sint, ait iste : fuere[1].

Enfin, pour accumuler les preuves, on déterra un vieux portrait qui représentait le visage vénérable de quelque bailli de Cogoletto, et on l’installa en grande pompe à la maison communale comme étant le portrait de Colomb.

Ceux qui passeront à Cogoletto sont priés de faire au cicerone qui leur montrera ce portrait l’aumône de quelques coups de canne, en mémoire du pauvre Colomb, si cruellement persécuté pendant sa vie, et si traîtreusement calomnié après sa mort.


GÊNES LA SUPERBE.

À partir de Cogoletto, Gênes vient pour ainsi dire au devant du voyageur. Pegli, avec ses trois magnifiques villas, n’est qu’une espèce de faubourg qui passe par Cestri di Ponente, et se prolonge jusqu’à Saint-Pierre-d’Arena, digne entrée de la ville qui s’est donnée à elle-même le surnom de la Superbe, et que depuis six ou sept lieues déjà on aperçoit à l’horizon, couchée au fond de son golfe avec la nonchalante majesté d’une reine. Un seul mot explique, au reste,

  1. Il n’y avait qu’un monde : Qu’il y en ait deux, dit Colomb ; et ils furent.