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Page:Dumas - Une Année à Florence.djvu/237

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ment on se rappela que Cosme Ier, en montant sur le trône, avait juré de ne pas laisser le meurtre du duc Alexandre impuni.

Le meurtre d’Alexandre fut le dernier événement important qui se passa dans ce beau palais. Abandonné en 1540, par Cosme Ier, lorsqu’il résolut d’habiter le Palais-Vieux, il fut vendu à la famille Riccardi, dont il a conservé le nom, quoiqu’il soit rentré, sous le règne de Ferdinand II, je crois, en la possession des Médicis.

Aujourd’hui la fameuse académie de la Crusca y tient ses séances : on y blute des adverbes et on y écosse des participes, comme dit notre bon et spirituel Charles Nodier.

C’est moins poétique, mais c’est plus moral !


LE PALAIS-VIEUX.

Quoique la journée fût déjà assez avancée et que nos deux séances au Dôme et au palais Riccardi eussent été rudes, nous ne voulûmes pas rentrer sans avoir visité la place du Grand-Duc. J’en avais fort entendu parler, j’en avais vu des dessins, et je savais qu’elle offrait, plus qu’aucune autre au monde peut-être, la réunion des souvenirs de l’histoire et de l’art aux plus grandes époques de la république et du principat. En outre, on m’avait recommandé, pour ne rien perdre de son aspect grandiose, d’y arriver par une des rues qui débouchent en face du Palais-Vieux. Nous nous rappelâmes la recommandation. Nous reprîmes la rue Martelli et la place du Dôme, où, dans notre premier éblouissement, nous étions passés sans remarquer le Bigallo, ancien hospice des enfans trouvés, et les deux statues colossales de Pampaloni, représentant Arnolfo di Lapo, et Brunelleschi,