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Page:Dumas - Vingt ans après, 1846.djvu/671

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le seuil du conseiller Broussel, et tomba en arrivant, éparpillant sur le parquet les louis qui dégorgeaient de son sac.

La mère Nanette commença par ramasser les louis, et ensuite ramassa Friquet.

Pendant ce temps, le cortège rentrait au Palais-Royal.

— C’est un bien vaillant homme, ma mère, que ce M. d’Artagnan, dit le jeune roi.

— Oui, mon fils, et qui a rendu de bien grands services à votre père. Ménagez-le donc pour l’avenir.

— Monsieur le capitaine, dit en descendant de voiture le jeune roi à d’Artagnan, madame la reine me charge de vous inviter à dîner pour aujourd’hui, vous et votre ami le baron du Vallon.

C’était un grand honneur pour d’Artagnan et pour Porthos ; aussi Porthos était-il transporté. Cependant, pendant toute la durée du repas, le digne gentilhomme parut tout préoccupé.

— Mais qu’avez-vous donc, baron ? lui dit d’Artagnan en descendant l’escalier du Palais-Royal ; vous aviez l’air tout sérieux pendant le dîner.

— Je cherchais, dit Porthos, à me rappeler où j’ai vu ce mendiant que je dois avoir tué.

— Et vous ne pouvez en venir à bout ?

— Non.

— Eh bien ! cherchez, mon ami, cherchez ; quand vous l’aurez trouvé, vous me le direz, n’est-ce pas ?

— Pardieu, fit Porthos.