Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/100

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— Et vous êtes reparti sans être guéri.

— Si j’étais resté huit jours de plus dans ce pays, j’y serais mort.

— Mais maintenant que vous voilà de retour, il faut vous soigner ; vos amis viendront vous voir. Moi, tout le premier, si vous me le permettez.

— Dans deux heures, je me lèverai.

— Quelle imprudence !

— Il le faut.

— Qu’avez-vous donc à faire de si pressé ?

— Il faut que j’aille chez le commissaire de police.

— Pourquoi ne chargez-vous pas quelqu’un de cette mission qui peut vous rendre plus malade encore ?

— C’est la seule chose qui puisse me guérir. Il faut que je la voie. Depuis que j’ai appris sa mort, et surtout depuis que j’ai vu sa tombe, je ne dors plus. Je ne peux pas me figurer que cette femme que j’ai quittée si jeune et si belle est morte. Il faut que je m’en assure par moi-même. Il faut que je voie ce que Dieu a fait de cet être que j’ai tant aimé, et peut-être le dégoût du spectacle remplacera-t-il le désespoir du souvenir ; vous m’accompagnerez, n’est-ce pas... si cela ne vous ennuie pas trop ?

— Que vous a dit sa sœur ?