Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/116

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Elle était élégamment vêtue ; elle portait une robe de mousseline tout entourée de volants, un châle de l’Inde carré aux coins brodés d’or et de fleurs de soie, un chapeau de paille d’Italie et un unique bracelet, grosse chaîne d’or dont la mode commençait à cette époque.

Elle remonta dans sa calèche et partit.

Un des garçons du magasin resta sur la porte, suivant des yeux la voiture de l’élégante acheteuse. Je m’approchai de lui et le priai de me dire le nom de cette femme.

— C’est mademoiselle Marguerite Gautier, me répondit-il.

Je n’osai pas lui demander l’adresse, et je m’éloignai.

Le souvenir de cette vision, car c’en était une véritable, ne me sortit pas de l’esprit comme bien des visions que j’avais eues déjà et je cherchais partout cette femme blanche si royalement belle.

A quelques jours de là, une grande représentation eut lieu à l’Opéra-Comique. J’y allai. La première personne que j’aperçus dans une loge d’avant-scène de la galerie fut Marguerite Gautier.

Le jeune homme avec qui j’étais la reconnut aussi, car il me dit, en me la nommant :