— Voyez donc cette jolie fille.
En ce moment, Marguerite lorgnait de notre côté, elle aperçut mon ami, lui sourit et lui fit signe de venir lui faire visite.
— Je vais lui dire bonsoir, me dit-il, et je reviens dans un instant.
Je ne pus m’empêcher de lui dire : « Vous êtes bien heureux !
— De quoi ?
— D’aller voir cette femme.
— Est-ce que vous en êtes amoureux ?
— Non, dis-je en rougissant, car je ne savais vraiment pas à quoi m’en tenir là-dessus ; mais je voudrais bien la connaître.
— Venez avec moi, je vous présenterai.
— Demandez-lui-en d’abord la permission.
— Ah ! pardieu, il n’y a pas besoin de se gêner avec elle ; venez. »
Ce qu’il disait là me faisait peine. Je tremblais d’acquérir la certitude que Marguerite ne méritait pas ce que j’éprouvais pour elle.
Il y a dans un livre d’Alphonse Karr, intitulé : Am Rauchen, un homme qui suit, le soir, une femme très élégante, et dont, à la première vue, il est devenu amoureux, tant elle est belle. Pour baiser la