Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/119

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Cependant, je voulais la connaître ; c’était un moyen, et même le seul, de savoir à quoi m’en tenir sur son compte.

Je dis donc à mon ami que je tenais à ce qu’elle lui accordât la permission de me présenter, et je rôdai dans les corridors, me figurant qu’à partir de ce moment elle allait me voir, et que je ne saurais quelle contenance prendre sous son regard.

Je tâchais de lier à l’avance les paroles que j’allais lui dire.

Quel sublime enfantillage que l’amour !

Un instant après mon ami redescendit.

— Elle nous attend, me dit-il.

— Est-elle seule ? demandai-je.

— Avec une autre femme.

— Il n’y a pas d’hommes ?

— Non.

— Allons.

Mon ami se dirigea vers la porte du théâtre.

— Eh bien ! ce n’est pas par là, lui dis-je.

— Nous allons chercher des bonbons. Elle m’en a demandé.

Nous entrâmes chez un confiseur du passage de l’Opéra.

J’aurais voulu acheter toute la boutique, et je regardais