profession, comme un moyen de tuer les heures qui la tuaient. Telle qu’elle était, cependant elle eut encore cette chance heureuse, dans le jeu cruel de sa vie, qu’elle avait conservé des amis, chose rare ! et c’est même un des signes de ces liaisons funestes de ne laisser que cendre et poussière, vanité et néant, après les adorations ! — Et que de fois l’amant a passé près de sa maîtresse sans la reconnaître, et que de fois la malheureuse a appelé, mais en vain, à son secours !… Que de fois cette main vouée aux fleurs s’est vainement tendue à l’aumône et au pain dur !
Il n’en fut pas ainsi pour notre héroïne, elle tomba sans se plaindre, et tombée, elle retrouva aide, appui et protection parmi les adorateurs passionnés de ses beaux jours. Ces gens qui avaient été rivaux, et peut-être ennemis, s’entendirent pour veiller au chevet de la malade, pour expier les nuits folles par des nuits sérieuses, quand la mort approche, et que le voile se déchire, et que la victime couchée là, et son complice comprennent enfin la vérité de cette parole sérieuse : Væ ridentibus ! ! Malheur à celles qui rient ! Malheur ! c’est-à-dire malheur aux joies profanes, malheur aux amours vagabondes, malheur aux changeantes passions, malheur à la jeunesse qui