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Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/35

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XXI

Hélas ! aux murailles étaient suspendus les tableaux de Diaz qu’elle avait adopté, une des premières, comme le peintre véritable du printemps de l’année, et son portrait que Vidal avait tracé aux trois crayons. Vidal avait fait de cette belle tête une tête ravissante et chaste, d’une élégance finie, et depuis que cette déesse est morte, il n’a plus voulu dessiner que d’honnêtes femmes, ayant fait pour celle-là une exception qui a tant servi à la naissante renommée du peintre et du modèle !

Tout parlait d’elle encore ! Les oiseaux chantaient dans leur cage dorée ; dans les meubles de Boule, à travers les glaces transparentes, on voyait réunis, choix admirable et digne d’un antiquaire excellent et riche, les plus rares chefs-d’œuvre de la manufacture de Sèvres, les peintures les plus exquises de la Saxe, les émaux de Petitot, les nudités de Klinstadt, les Pampines de Boucher. Elle aimait ce petit art coquet, gracieux, élégant, où le vice même a son esprit, où l’innocence a ses nudités ; elle aimait les bergers et les bergères en biscuit, les bronzes florentins, les terres cuites, les émaux, toutes les recherches du goût et du luxe des sociétés épuisées. Elle y voyait autant d’emblèmes de sa beauté et de sa vie. Hélas ! elle était, elle aussi, un