Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/350

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— Soyez franche.

— Eh bien, c’est vrai.

— J’ai gagné trois cents louis, les voilà, si vous voulez me garder ici ?

Et, en même temps, je jetai l’or sur la table.

— Et pourquoi cette proposition ?

— Parce que je vous aime, pardieu !

— Non, mais parce que vous êtes amoureux de Marguerite et que vous voulez vous venger d’elle en devenant mon amant. On ne trompe pas une femme comme moi, mon cher ami ; malheureusement je suis, encore trop jeune et trop belle pour accepter le rôle que vous me proposez.

— Ainsi, vous refusez ?

— Oui.

— Préférez-vous m’aimer pour rien ? C’est moi qui n’accepterais pas alors. Réfléchissez, ma chère Olympe ; je vous aurais envoyé une personne quelconque vous proposer ces trois cents louis de ma part aux conditions que j’y mets, vous eussiez accepté. J’ai mieux aimé traiter directement avec vous. Acceptez sans chercher les causes qui me font agir ; dites-vous que vous êtes belle, et qu’il n’y a rien d’étonnant que je sois amoureux de vous.

Marguerite était une fille entretenue comme