Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/363

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— Veux-tu que nous partions, que nous quittions Paris ?

— Non, non, me dit-elle presque avec effroi, nous serions trop malheureux,,je ne puis plus servir à ton bonheur, mais tant qu’il me restera un souffle, je serai l’esclave de tes caprices. A quelque heure du jour ou de la nuit que tu me veuilles, viens, je serai a toi ; mais n’associe plus ton avenir au mien, tu serais trop malheureux et tu me rendrais trop malheureuse.

Je suis encore pour quelque temps une jolie fille, profites-en, mais ne me demande pas autre chose.

Quand elle fut partie, je fus épouvanté de la solitude dans laquelle elle me laissait. Deux heures après son départ, j’étais encore assis sur le lit qu’elle venait de quitter, regardant l’oreiller qui gardait les plis de sa forme, et me demandant ce que j’allais devenir entre mon amour et ma jalousie.

A cinq heures, sans savoir ce que j’y allais faire, je me rendis rue d’Antin.

Ce fut Nanine qui m’ouvrit.

— Madame ne peut pas vous recevoir, me dit-elle avec embarras.

— Pourquoi ?