que je vous ai donnée, et par quel outrage vous avez chassé de Paris la femme qui, mourante n’avait pu résister à votre voix quand vous lui demandiez une nuit d’amour, et qui, comme une insensée, a cru, un instant, qu’elle pourrait résoudre le passé et le présent. Vous aviez le droit de faire ce que vous avez fait, Armand : on ne m’a pas toujours payé mes nuits aussi cher !
» J’ai tout laissé alors ! Olympe m’a remplacée auprès de M. de N… et s’est chargée, m’a-t-on dit, de lui apprendre le motif de mon départ. Le comte de G… était à Londres. C’est un de ces hommes qui, ne donnant à l’amour avec les filles comme moi que juste assez d’importance pour qu’il soit un passe-temps agréable, restent les amis des femmes qu’ils ont eues et n’ont pas de haine, n’ayant jamais eu de jalousie ; c’est enfin un de ces grands seigneurs qui ne nous ouvrent qu’un côté de leur cœur, mais qui nous ouvrent les deux côtés de leur bourse. C’est à lui que je pensai tout de suite. J’allai le rejoindre. Il me reçut à merveille, mais il était là-bas l’amant d’une femme du monde, et craignait de se compromettre en s’affichant avec moi. Il me présenta à ses amis qui me donnèrent un souper après lequel l’un d’eux m’emmena.