Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/100

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Marguerite.

Ce sera ainsi jusqu’à la fin de la lune ?

Armand, avec emportement.

Eh ! que m’importe la lune !

Marguerite.

Et de quoi voulez-vous que je vous parle ?… Quand je vous dis que je vous aime, quand je vous en donne la preuve, vous devenez maussade ; alors, je vous parle de la lune.

Armand.

Que veux-tu, Marguerite ? je suis jaloux de la moindre de tes pensées ! Ce que tu m’as proposé tout à l’heure…

Marguerite.

Nous y revenons ?

Armand.

Mon Dieu oui, nous y revenons… Eh bien, ce que tu m’as proposé me rendrait fou de joie ; mais le mystère qui précède l’exécution de ce projet…

Marguerite.

Voyons, raisonnons un peu. Tu m’aimes et tu voudrais passer quelque temps avec moi, dans un coin qui ne fût pas cet affreux Paris.

Armand.

Oui, je le voudrais.

Marguerite.

Moi aussi, je t’aime et j’en désire autant ; mais, pour cela, il faut ce que je n’ai pas. Tu n’es pas jaloux du duc, tu sais quels sentiments purs l’unissent à moi, laisse-moi donc faire.

Armand.

Cependant…

Marguerite.

Je t’aime. Voyons, est-ce convenu ?