Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/71

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Armand.

Elle est morte, il y a trois ans.

Saint-Gaudens.

Pardonnez-moi, monsieur, de vous avoir rappelé ce chagrin.

Armand.

On peut toujours me rappeler ma mère. Les grandes et pures affections ont cela de beau, qu’après le bonheur de les avoir éprouvées, il reste le bonheur de s’en souvenir.

Saint-Gaudens.

Vous êtes fils unique ?

Armand.

J’ai une sœur…

Ils s’en vont causer en se promenant dans le fond du théâtre.
Marguerite, bas, à Gaston.

Il est charmant, votre ami.

Gaston.

Je le crois bien ! Et, de plus, il a pour vous un amour extravagant ; n’est-ce pas, Prudence ?

Prudence.

Quoi ?

Gaston.

Je disais à Marguerite qu’Armand est fou d’elle.

Prudence.

Il ne ment pas ; vous ne pouvez pas vous douter de ce que c’est.

Gaston.

Il vous aime, ma chère, à ne pas oser vous le dire.

Marguerite, à Varville, qui joue toujours du piano.

Taisez-vous donc, Varville !

Varville.

Vous me dites toujours de jouer du piano.