Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome VII.djvu/14

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12 LA PRINCESSE DE BAGDAD. ’ moi, auprès de mon père, pour les questions d’intérêt, * puisqu’elle occupait une charge importante auprès de lui. — Très peu de temps avant sa mort, mon père me dit : « Si je viens à mourir, madame de Spadetta te remettra quinze cent mille francs. » Mon père ne pouvait rien me laisser dans un testament officiel et public, et il était incapable de me dire une chose comme celle-là si elle n’avait pas été vraie. — Il a été laissé à madame de Spadetta deux millions, avec cette note : « Je suis cer¬ tain que madame de Spadetta fera un bon emploi de cette somme. » C’est clair. Elle a tout gardé : c’est simple. JEAN. Tu ne m’avais jamais parlé de cela ! LIONNETTE. A quoi bon ? JEAN. Lui as-tu réclamé cette somme ? LIONNETTE. Évidemment. Elle a nié. JEAN, à Richard. On peut la poursuivre. RICHARD. Non ; c’est le fidéicommis. La loi ne le reconnaît pas, et d’ailleurs... LIONNETTE. Je n’ai que ma parole à l’appui de mon dire. Madame de Spadetta m’a répondu que ce que mon père lui avait laissé était en rémunération des services que son mari et elle avaient rendus à mon père depuis trente ans. La vérité est que, sur ces deux millions, il y avait cinq cent mille francs pour ce qu’elle appelle ses services et quinze cent mille francs pour moi. C’est alors que je Tai mise à la porte.