Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome VII.djvu/28

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26 LA PRINCESSE DE BAGDAD. JEAN. Qui sait ? En attendant, cet homme t’aime et veut arri¬ ver, sans attendre ma mort, à se faire aimer de toi. Tu Tas vu aussi bien que moi. LIONNETTE. Quelle est la femme qui ne voit pas ces choses-là ? Demande à celles à qui on n’a jamais dit ou laissé voir qu’on les aimait, ce qu’elles pensent de la vie. Notre rêve, c’est d’entendre des déclarations, notre art, c’est de les écouter, notre esprit et notre force, de ne pas y croire. Il s’est déclaré JEAN. Jamais. LIONNETTE. 1 Ta parole ? JEAN. D’honneur. LIONNETTE. JEAN. Il y arrivera. LIONNETTE. Il ne sera pas le dernier, j’espère : où veux-tu en venir ? JEAN. ’ Il se déclarera peut-être au moment où tu n’auras plus que la misère ou le suicide l’un et l’autre sont bien durs pour une femme jeune et’belle. LIONNETTE, sérieuse et fière. Tu me confonds avec quelque autre femme que tu as aimée avant moi. Est-ce que je prête vraiment à ces suppositions par mes façons d’être ? Eh bien, non ! J’ai beaucoup de défauts, mais je ne me crois pas de vices ; et, malgré mes inquiétudes pour l’avenir, je n’ai pas