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LES GARIBALDIENS

— Voyez tous ! voici le victorieux qui s’incline devant Celui qui donne la victoire.

Et, fier de ce nouveau triomphe de la religion sur les armes, il bénit Garibaldi au nom de Dieu, de l’Italie et de la liberté.

On s’arrêta à Alcamo.

Ce fut là qu’arrivèrent à ces légionnaires — dont un fut fusillé pour avoir pris, pendant la campagne de Rome, trente sous à une femme — la nouvelle des cruautés commises par les Napolitains en retraite ; à Partanico, ils avaient pillé le bourg tout entier, en avaient brûlé la moitié, avaient tué des femmes, foulé aux pieds et écrasé des enfants.

Au reste, tout ce brigandage produisit un effet contraire à celui qu’en attendaient ceux qui s’y livraient : au lieu d’intimider, il exaspéra la population ; les hommes qui n’avaient pas encore pris les armes sautèrent sur leurs fusils.

Poursuivis par les paysans, fusillés de derrière les haies, de derrière les arbres, de derrière les rochers ; les royaux sèment de morts la route et abandonnent partout des bagages et des prisonniers.

Lorsque l’armée libératrice arriva à Partanico, ce ne fut plus de la joie, ce ne fut plus de l’enthousiasme, ce fut du délire.

On resta à Partanico le temps de faire reposer un instant les hommes ; pendant que les hommes se