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LES GARIBALDIENS

sant Garibaldi, tient à mettre, non pas Dieu, mais le prêtre, au-dessus du général, du chef ou du roi.

Il courut avec son étole après Garibaldi, le rejoignit et le saisit par le bras, en disant :

— Qu’est-ce que cela ? Est-ce ainsi que vous tenez votre promesse ?

Garibaldi sourit.

— Vous avez raison, frère Jean, dit-il ; c’est moi qui ai tort, et je suis prêt à faire amende honorable.

— Venez donc, alors.

— Je viens, frère Jean.

Et l’homme terrible qui, disent les journaux napolitains, a reçu du démon la puissance de jeter le feu par les yeux et par la bouche, non-seulement se laissa, comme un enfant, conduire par le prêtre, mais encore, pris, comme un poëte qu’il est, par le sentiment religieux, que l’on ne repousse jamais entièrement, en face de tous, en face de la population, en face des paysans, en face de son armée, il se laissa tomber à genoux sur les marches extérieures de l’église.

C’était plus qu’il n’avait promis au frère Jean ; Aussi celui-ci, voyant le beau côté que lui faisait Garibaldi, s’élança-t-il dans l’église avec cette vivacité italienne que ne tempère pas même chez le prêtre l’habit sacerdotal qu’il porte ; puis, s’emparant du saint-sacrement, il revint en disant :