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LES GARIBALDIENS

Pendant les premiers jours de l’arrivée de Garibaldi à Palerme, on lui amenait les sbires, pour qu’il en fit justice ; mais, après le combat, comme tous les grands victorieux, Garibaldi est l’homme de la mansuétude : non-seulement il relâchait ces malheureux, mais encore il leur donnait une carte de sûreté ; ce que voyant les Palermitains, ils se firent justice eux-mêmes.

Mais, si l’on compare les six ou huit sbires assassinés aux mille ou douze cents Palermitains tués, brûlés, égorgés par les Napolitains, on trouvera que la vengeance du peuple se contient dans des bornes bien étroites.

Au reste, je vous rapporte à la fois le pour et le contre, afin que vous soyez au courant de l’exacte vérité. Il y a ici beaucoup d’intérêts différents ; chacun exagère les torts de son ennemi. Seul, avec des sympathies, mais sans haine, je puis raconter les choses telles qu’elles se passent sous mes yeux.

Je vous ai dit à peu près tout ce qu’il est possible de dire sur Palerme en ce moment. Dans mes prochaines lettres, je vous dirai ce qui se passe dans l’intérieur des terres et quel est le véritable esprit de la Sicile ; car nous avons résolu, mes compagnons et moi, d’accompagner le colonel Turr dans son expédition. La goëlette ira, par le détroit de Messine, nous attendre à Girgenti.