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Page:Dumas les garibaldiens revolution de sicile 1861.djvu/245

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LES GARIBALDIENS

persécuté, lancé sa flèche au ministre de la guerre : Filangieri, homme de premier ordre, quoi que l’on en pense ou quoi que l’on en dise, fils du fameux publiciste Gaetano Filangieri.

Après les massacres de 99, que nous avons déjà écrits pour la France et que nous récrirons pour Naples, Gaetano Filangieri et son frère vinrent à Paris et se présentèrent au premier consul Bonaparte, qui les fit entrer gratis au Prytanée. Gaetano était capitaine à Austerlitz, chef de bataillon dans l’armée de Murat en Espagne, blessé au Panaro, fait général et décoré par Murat.

En 1821, son étoile pâlit ; le nuage du doute passe sur elle. Les officiers de la garde alors sous ses ordres refusent de se battre contre les Autrichiens ; il ne fait pas fusiller les officiers. Disgracié jusqu’en 1830, il rentre alors en faveur, essaye de reconstituer un ministère libéral et de faire un roi patriote ; il échoue. C’était la première année du règne de Ferdinand II ; il est joué par le roi Bomba, ce tigre-renard, type de la finesse et de la férocité ; il se retire tout en conservant la direction du génie et de l’artillerie, passe à travers 1848 en louvoyant, se jette dans la réaction par jalousie contre Pepe, envoyé à sa place en Lombardie.

Après le 15 mai 1848, jour de la réaction à Paris, à Vienne et à Naples, il prend franchement parti