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LES GARIBALDIENS

commença de grossir. Le Piemonte marchait le premier ; le Lombardo suivait à trois ou quatre milles.

Garibaldi commandait en réalité les deux bâtiments, le sien avec la voix, celui de Nino Bixio avec des signaux ; il n’y avait à bord ni une carte, ni un sextant, ni un chronomètre.

La mer continuait de grossir ; les trois quarts des volontaires étaient couchés sur le pont des deux bâtiments, incapables de faire un seul mouvement ; le sirocco soufflait.

Tout à coup, vers le soir, un cri se fit entendre :

— Un homme à la mer !

En un instant, tout ce qui pouvait se tenir sur ses jambes se précipita du côté où le cri avait retenti.

Garibaldi avait sauté sur un tambour et avait donné l’ordre de descendre un canot.

Quatre hommes et un officier s’y élancèrent pendant que Garibaldi, descendant du tambour et courant vers la machine, faisait stopper le bâtiment.

Il était tout à bord.

Le canot volait sur la mer dans la direction où l’homme avait disparu ; chacun le suivait des yeux avec anxiété. Tout à coup un des rameurs abandonne son aviron, plonge dans l’eau son bras et une partie de sa poitrine, et amène un homme par les cheveux.

Un seul cri sortit de toutes les poitrines :