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LES GARIBALDIENS

— Vivant ? demandèrent cinq cents voix.

— Vivant ! répondirent les hommes de la barque.

— Bravo ! s’écria Garibaldi ; cela nous eût porté malheur, si cet homme se fût noyé.

L’homme fut remonté sans connaissance sur le bâtiment ; alors on reconnut qu’il n’était point tombé à la mer, mais qu’il s’y était jeté volontairement.

C’était une espèce de fou, atteint de la manie du suicide ; déjà il s’était, pendant la nuit, jeté à la mer du haut d’une barque ; c’était la seconde fois qu’on le repêchait[1].

Un instant après cet accident, Garibaldi faisait au Lombardo le signal de se rallier à lui.

Le Lombardo se rapprocha jusqu’à portée de la voix.

— Combien de fusils as-tu à bord ? cria Garibaldi à Nino Bixio.

— Mille, répondit celui-ci.

— Et de revolvers ?

— Pas un.

— Et de munitions ?

— Aucune.

  1. Transporté à bord du Lombardo, il se jeta à la mer une troisième fois, et fut encore repêché ; on lui fit observer alors que, s’il voulait absolument mourir, rien ne l’empêchait de se faire tuer à la première affaire ; il comprit la logique de l’observation et demeura tranquille.