Mais, tout en refusant de prendre le secrétaire du frère Jean, Orrigoni acceptait un patriote napolitain de vingt-huit ans, exilé, Alexandre Salvati.
Salvati portait une lettre de moi au général.
Voici cette lettre :
» Ami,
» Je vais vous écrire longuement et vous parler d’affaires sérieuses ; lisez avec attention.
» Malgré le désir que j’ai de vous rejoindre, je reste à Naples, où je crois être utile à notre cause.
» Voici ce que j’y fais :
» Chaque nuit, une proclamation nouvelle est affichée ; sans appeler les Napolitains aux armes, ce qui serait inutile, elle les entretient dans la haine du roi.
» Chaque matin, les journaux viennent prendre le mot d’ordre ; c’est chose facile à donner, tous sont fanatiques de vous.
» Je me suis mis, à mon retour de Messine, en communication avec Salerne ; Salerne est excellente.
» J’ai été prévenu, au moment où Potenza s’est révoltée, que cinq mille Bavarois et Croates étaient envoyés avec le général Scotti pour comprimer l’insurrection.