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LES GARIBALDIENS

» Je suis arrivé avant le général Scotti à Salerne ; j’ai pu aussitôt, par l’intermédiaire du docteur Wielandt, entrer en rapport avec les chefs montagnards. Je leur ai distribué cinquante fusils à deux coups et jusqu’aux carabines de mon équipage. Les défilés de la montagne ont été gardés ; Scotti et ses cinq mille Bavarois n’ont pas pu traverser le défilé qui conduit de Salerne à Potenza, et la Basilicate fait tranquillement son insurrection.

» Ce n’est pas tout : les Bavarois, voyant qu’ils ne pouvaient faire un pas dans la montagne sans risquer autant de coups de fusil qu’il y avait de buissons et de rochers sur la route, m’ont fait proposer, moyennant cinq ducats par homme, de déserter avec armes et bagages.

» J’ai ouvert une souscription ; je me suis mis en tête pour cinq cents francs ; j’arriverai à réunir dix mille francs, je l’espère, c’est-à-dire le cinquième de la somme demandée ; si j’y arrive, je la donnerai comme à-compte à nos Bavarois ; le reste sera payable à Messine.

» Un jeune homme de la ville qui embauchait pour nous a été dénoncé et condamné à recevoir cent coups de bâton ; cette exécution a exaspéré les Salernitains.

» Trois Bavarois, arrêtés au moment où ils désertaient, ont été fusillés.