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LES GARIBALDIENS

tre la grotte d’Arno et le cap Campanella. Je voyais avec désespoir le soir arriver sans un souffle de vent, lorsque je distinguai, longeant la côte de Sorrente, un bateau à vapeur que notre capitaine reconnut pour être le Pytheas. Nous lui fîmes des signaux d’appel. Il vint à nous.

Il allait chercher des troupes à Sapri, mais avait, en même temps, reçu l’ordre, s’il me rencontrait, de se mettre à ma disposition.

Chose bizarre ! c’était un des bateaux loués par le roi François II à la compagnie Altaras.

Il était commandé par le capitaine Faci.

J’acceptai avec reconnaissance la remorque qu’il était chargé de m’offrir de la part du dictateur. Nous lui jetâmes un câble, il l’attacha à son arrière, doubla de vapeur, nous fit traverser en une heure et demie l’espace qui s’étend de Capri à Naples, nous abandonna au milieu de la flotte franco-anglaise, et, en croisant son adieu contre notre remercîment, vira de bord, remit le cap sur Capri et disparut dans l’obscurité.

Il pouvait être neuf heures du soir, à peu près. Nous avions une houle violente ; nous remîmes à la voile et allâmes jeter l’ancre tout près du môle.

Le lendemain, en m’éveillant, je trouvais Muratori qui m’attendait sur le pont, un télégramme à la main. Garibaldi avait donné l’ordre que l’Emma fût