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LES GARIBALDIENS

Nous nous embrassâmes encore une fois et je suivis le major Cenni, accompagné par mon ami Turr.

Je retrouvai le reste de nos compagnons sur la place du Palais ; sans savoir que je les convoquais à notre futur logement, je leur avais donné rendez-vous près de la fontaine.

La fontaine, depuis 1835, a été remplacée par une statue de Philipe IV ; mais ils avaient compris que c’était la même chose.

Seulement, ils étaient furieux ; je leur avais donné rendez-vous pour neuf heures, il en était onze ; ils mouraient de faim.

Ce fut bien autre chose quand ils surent qu’il fallait retraverser toute la ville pour déjeuner ; c’était une bonne petite lieue à faire.

Il y eut un concert de malédictions.

En ce moment passait une espèce de marmiton portant sur sa tête une longue corbeille, et, dans la corbeille, une carafe de vin, une carafe d’eau, un morceau de veau, un plat de choucroute, des fraises trop mûres et des abricots qui ne l’étaient pas assez.

C’était juste le même déjeuner que celui du général que l’on portait chez le chef d’état-major.

Il paraît qu’à l’exemple des Spartiates, on fait le même brouet pour tout le monde.