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Page:Dumersan et Brazier - Monsieur Cagnard ou les Conspirateurs.djvu/10

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Delaune.

J’ai fait de l’or… C’était bien du fond du cœur que je fournissais les décorations du lys… les cocardes blanches… Cependant, j’ai été obligé de gagner une cinquantaine de mille francs pendant les cent jours… ça m’a fait bien de la peine à cause de mes opinions !

Agathe.

Qui est-ce qui vous forçait ?…

Delaune.

Comment, qui est-ce qui me forçait ? mais si je n’en avais pas vendu, mes confrères auraient gagné cela.

Agathe.

Au fait, mon oncle, vous avez là un bien bon état.

Delaune.

Et qui sera de tous les temps !

Agathe.

Enfin, mon oncle, le nouvel ordre de choses ?

Delaune.

Il m’a été extrêmement favorable.

Agathe.

Et vous n’êtes pas content ?

Delaune.

Non, je garde une arrière-pensée… et mes magasins sont pleins de… je ne veux pas te dire de quoi…

Agathe.

Oh ! je le sais bien… de rubans blancs.

Delaune.

Malheureuse !… veux-tu te taire !… tu veux donc me faire égorger !… ce ne sont pas des rubans blancs… ils sont bien blancs, si tu veux ; mais ce sont des rubans préparés pour la teinture, prêts à recevoir la couleur qu’il faudra… ne va pourtant pas parler de cela dehors.

Agathe.

Comme vous voudrez, mon oncle… Ah ! j’entends ma tante !

Delaune.

Retiens ta langue devant elle. Tu sais que nous ne sommes pas de la même opinion.

Agathe.

Oui, vous vous chamaillez toujours.

Delaune.

Sur la politique.

Agathe.

Oh ! sur tout.