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Scène III.

AGATHE, seule.

Ça n’est pas si amusant qu’on le disait, les révolutions !… Mais c’est bien drôle, j’avais cru voir ici quelqu’un par le trou de la serrure… et je ne vois plus rien. (On entend Manique dans la coulisse.) Ah ! voilà le portier… questionnons-le…


Scène IV.

MANIQUE, AGATHE.
Manique.

Salut et fraternité, mam’zelle Agathe, c’est les journals que j’apporte… La Révolution pour madame Delaune et la Quotidienne pour monsieur… parce que quant à vous, votre Journal des Modes n’est point z’encore arrivé, vous savez qui n’paraît que deux fois par semaine.

Agathe.

Dites-moi, Manique, avez-vous bien soin de fermer votre porte ?

Manique.

Pourquoi cette question z’insidieuse, mam’zelle Agathe ?… je suis t’un homme probe et sévère sur mes principes.

Agathe.

Vous êtes sûr que personne ne s’est glissé dans la maison ?

Manique.

Il n’y a que moi z’ou mon épouse qui tire le cordon, et madame Manique est aussi estrique que moi dessus c’qu’elle a z’à faire.

Agathe.

J’avais cru voir passer une personne inconnue.

Manique.

Écoutez, j’n’ai pas quitté la loge… Il n’est z’entré ce matin que le porteur d’eau, le charbonnier et le tambour de la garde nationale.

Agathe.

C’est singulier.

Manique.

Soyez tranquille, je sais qu’un portier doit z’être prudent dans toutes les quartiers… il y a dans Paris tant de malfaicteurs… mais il doit l’être encore plus dans ce quartier z’ici, qui est très isolé… La rue de Babylone est extrêmement chimérique par sa position.

Agathe.

Que voulez-vous dire ?