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Page:Dumersan et Brazier - Monsieur Cagnard ou les Conspirateurs.djvu/6

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Prosper.

Ah !… peut-être le tambour de la garde nationale, qui est venu me dire qu’on m’attendait au poste.

Agathe.

Je viens de le voir dans la cour.

Prosper.

C’est cela ; je lui parlais par la croisée.

Agathe.

Ah !

(Elle regarde partout.)
Prosper.

Que cherches-tu donc ?

Agathe.

Rien… Ah ! çà, mon frère, c’est aujourd’hui la fête de mon oncle… est-ce que tu ne pourras pas en être ?

Prosper.

Si fait. Je quitterai le corps de garde à l’heure du souper.

Agathe.

C’est ça… tu rentreras tard… tu sais que mon oncle et ma tante aiment que les portes soient fermées de bonne heure… Cette maison est si isolée.

Prosper.

Je recommanderai qu’on fasse des patrouilles de ce côté.

Agathe.

Avec ça qu’on dit que Paris n’est pas tranquille.

Prosper.

Qui est-ce qui dit ça ?

Agathe.

Mon oncle et ma tante.

Prosper.

Ils ont peur de tout.

Agathe.

C’est vrai !

Air : Vaudeville du Baiser au porteur.

Ils ne rêvent qu’extravagance,
Troubles, révolte et cætera,
Moi, j’ai trop d’esprit, tu le penses,
Pour m’effrayer de tout cela…
Mais ils disent que l’on appelle
Tous les garçons au champ d’honneur,
Que l’on restera demoiselle…
Et voilà ce qui me fait peur.

Prosper.

Va, ma sœur, il n’y a rien à craindre, on est parfaitement tranquille. Je cours au corps-de-garde !

(Il sort.)