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les partisants, plus ou moins intéressés, les défenseurs osent en proclamer l’excellence.

C’est au Pays entier à se lever, à s’assembler, à passer d’énergiques résolutions, à demander l’abolition des droits Féodaux et Seigneuriaux ; et c’est à la législature à répondre dignement à l’appel du peuple, en portant le coup mortel à une tenure indigne de l’homme qui veut marcher dans les voies de la civilisation. Le temps est arrivé de frapper, de renverser et d’anéantir ces vestiges de la féodalité. Le bien-être des habitants le demandent, la prospérité du Canada le réclame, et la justice le veut.

L’abolition des droits féodaux et seigneuriaux est une mesure d’utilité publique, que réclame également le bien-être des habitants, l’avancement du pays, sa prospérité, la civilisation et l’humanité.

Il est d’une saine, d’une juste politique, d’abolir ces droits honteux ; ils ne conviennent ni à l’esprit du siècle, ni aux besoins de la population, ni à la proximité des États-Unis du Nord ; ce sont des restes des siècles barbares, hostiles aux progrès des institutions morales, justes et libres.

On ne peut s’attendre à voir le Canada faire des progrès dans l’agriculture et les arts industriels, sous l’influence d’un système qui n’est propre qu’à arrêter les principes de liberté, qu’à paralyser le développement de l’énergie de l’homme industrieux, à le placer dans un état de dégradation : cette abolition est d’une nécessité absolue pour améliorer la malheureuse condition des censitaires, et pour promouvoir, avec leur bonheur, la prospérité publique.

D’après des documents authentiques qui sont en notre possession, nous voyons que la seule seigneurie de Beauharnois a rapporté les revenus annuels, en l’année 1826, de 2617 louis, en 1834, de 2,855 louis, en 1835, de 3,748 louis, en 1839,