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2.000 livres, ancien cours, avant la passation du titre de concession ; et il exigea de Michel et d’Antoine Belouin 20 louis pour chacun, avant de leur donner leurs titres.

Dans la seigneurie de Longueuil, les premières concessions ont été faites à raison d’un sou par arpent et d’un chapon pour la concession entière de 90 arpents de terre ; ensuite il a fallu payer une pinte de blé et un sou par arpent ; mais depuis l’année 1811, dans le village de Longueuil, le Seigneur a concédé des lots de 60 pieds de front sur 120 de profondeur, pour le prix de 25 louis argent comptant, et une rente annuelle de 20 chelins ; c’est affreux ! Dans la partie ancienne du village, des emplacements d’une grande étendue ne furent concédés qu’à raison de 2 chelins et six deniers par an, sans aucun capital.

Dans la Côte Sainte Marie, en arrière de la seigneurie de Blainville, les rentes des terres sont de 5 piastres en argent et de 2 minots de blé pour chaque 100 arpents.

Pour parvenir à une augmentation de taux, dans quelques occasions, les Seigneurs forcent les censitaires à payer à des taux plus élevés, en menaçant en même temps ces derniers d’exercer contre eux le droit de retrait, comme il est arrivé dans le cas de Philibert Matte, forgeron, et Mr. Lacroix, Seigneur.

Les réserves des bois de construction faites par le Seigneur sur les terres des censitaires n’auraient jamais dû être tolérées. Par cette clause de la concession, le censitaire n’ayant qu’une possession bien précaire des bois de service, n’avait aucun intérêt à les conserver ; au contraire, il ne voyait de profit certain, quelque médiocre qu’il fût, qu’en détruisant ces bois, et c’est généralement ce qu’il a fait, dans la crainte que le Seigneur ne les exploitât avant lui ; aussi, les bois de construction sont devenus très-rares dans les seigneuries, et la plupart de ces localités ont à supporter un mal presque géné-