Page:Dumesnil - Réflexions préliminaires des vrais principes politiques, 1849.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 11 —

la justice, et la justice où manque la religion, et qu’il est de son devoir d’inculquer ces vérités sans cesse, autant par les préceptes que par l’exemple. En conduisant le peuple dans le chemin de la vertu, il accroît sa force et sa gloire ; et le peuple satisfait est toujours prêt à repousser, avec unité et énergie, l’invasion étrangère ou l’agitation intérieure.

Le mauvais magistrat cherche des fins opposées au bonheur du peuple, aussi prend-il des voies contraires. Quand un magistrat pense qu’il n’est pas fait pour la nation, mais la nation pour lui ; qu’il gouverne, non pour elle, mais pour lui-même ; qu’elle n’est que pour accroître sa gloire et fournir à ses jouissances, il s’occupe, non de ce qu’il doit faire pour elle, mais de ce qu’il peut en tirer : par ce moyen, il établit un intérêt personnel de profit, de plaisir et de pompe, opposé à l’intérêt public pour lequel il a été fait ce qu’il est. Ces fins contraires aux intérêts nationaux, divisent la nation en plusieurs parties ; l’esprit public s’éteint par la corruption, chacun, à l’instar du gouvernement, ne pense qu’à satisfaire son intérêt particulier ; delà naît la faiblesse, résultat de la division, des intérêts individuels froissés ; s’élèvent d’irréconciliables inimitiés. Lorsque des difficultés do-