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Page:Dumesnil - Réflexions préliminaires des vrais principes politiques, 1849.djvu/58

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des corps qui jouissaient de certaines immunités, du privilèges, de paye et de profits qui les attachaient au service de leurs maîtres, comme les Janissaires turcs et les Mamelucks de l’Égypte ; mais quoiqu’ils fussent les supports des despotes, ils les ont souvent massacrés, ou déposés, pour avoir osé toucher à leurs privilèges.

Sans liberté il ne peut avoir de magnanimité. Si l’enthousiasme a su quelquefois inspirer d’étonnantes résolutions aux armées sous un gouvernement arbitraire, et surtout aux armées des Sarrasins, c’est qu’elles étaient animées par la passion terrible et furieuse de soumettre les autres à leurs opinions religieuses qui leur en imposaient le devoir.

Les sciences et les arts qui sont nourris, élevés, encouragés pur la liberté civile, sont opprimés, détruits, ou tenus dans un état d’infériorité par la tyrannie, qui arrête l’essor de l’industrie par les taxes, les vexations et le défaut de sécurité qu’on trouve avec elle.

Dans les grands empires de Maroc, de l’Abyssinie, de la Perse et des Indes, à peine trouve-t-on un bon architecte ; si on y voit quelques monumens remarquables, on les doit à des étrangers. L’homme, dans ces contrées que le despotisme tient dans un état de barbarie,