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rannie est certes son plus cruel ennemi. Le despotisme diminue, au lieu d’augmenter, détruit, au lieu d’édifier ; au lieu de faire progresser l’homme, il change la civilisation en barbarie.

Voyez les ruines de Ninive, de Babylonne, de Palmyre, de Thèbes, de Memphis. Ces cités jadis puissantes et si renommées, supérieures en étendue, en population et en richesses aux villes les plus florissantes, aujourd’hui ne sont qu’un monceau de débris que parcourent quelques pâtres isolés. Elles sont ensevelies dans le silence de la mort. Voilà où les a réduit la tyrannie.

Athènes, autrefois l’orgueil du Monde, cette ville qui occupe une si belle place dans nos souvenirs ; Athènes, si illustre dans les arts et les sciences, si long tems déchue, ne sera jamais ce qu’elle a été. Elle le doit au despotisme.

Et quel n’a pas été le sort de l’ancienne Rome, la reine du Monde, encore l’éternel objet d’admiration, à cause des richesses artistiques qu’elle renferme, et de l’immense intérêt historique de ses souvenirs ! Rome, après avoir dompté l’univers, fut, à son tour, engloutie par